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Libération

L’ampleur de la fraude

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Ahmadinejad est arrivé, en réalité, en troisième position.
publié le 19 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 juin 2009 à 6h51)

Dans sa ville natale d’Aligoodarz, qui compte plus de 90 000 habitants, le candidat réformiste Mehdi Karoubi a eu… une unique voix. Pourtant, ce religieux, très populaire dans sa province du Lorestan, avait notamment reçu le soutien de l’influent réseau des derviches qui font la réputation de cette localité. Dans la petite ville de Rafsandjan, d’où est originaire l’ex-président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, viscéralement hostile à Ahmadinejad, ce dernier a obtenu 2 886 voix et ses trois rivaux, ensemble, 95 voix…

Caricaturaux, ces deux résultats locaux sont à l’image des autres chiffres officiels qui ont crédité Mahmoud Ahmadinejad de 63 % des suffrages au niveau national et témoignent d’une fraude massive. Au fur et à mesure que sont divulgués les résultats officiels, on peut se rendre compte de leur caractère extravagant. Ainsi, dans 77 circonscriptions, les chiffres font apparaître une participation supérieure à plus de 70 % du nombre d’électeurs en âge de voter - jusqu’à 140% dans plusieurs d’entre elles.

Avis de décès. Dès vendredi soir, ce trucage massif et sans finesse avait été révélé par quelques fonctionnaires du ministère de l'Intérieur. Depuis, quatre d'entre eux ont été emprisonnés. Au moment de leur arrestation, selon des témoins extérieurs, l'un d'eux avait été empêché par les policiers de se jeter depuis le neuvième étage du ministère (Libération du 18 juin). Depuis, via les avis de décès publiés dans les quotidiens de Téhéran, on a a