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Libération

Les cyber-cerbères de Pékin

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Chine. La capitale va recruter 10 000 volontaires pour renforcer le contrôle des sites web.
publié le 19 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 juin 2009 à 6h51)

Après les policiers du Net, les volontaires. Lors d'un colloque sur «la purification de l'environnement culturel et social de la capitale», la municipalité de Pékin a annoncé qu'elle recruterait 10 000 internautes d'ici à la fin de l'année pour contrôler les contenus «malsains» sur les sites chinois.

Leur mission est de «protéger la jeunesse» et d'établir une base de données des 370 000 sites enregistrés à Pékin. Pour l'instant, il s'agit d'une initiative limitée à la capitale, en dehors du cadre habituel de la censure chinoise puisque les volontaires œuvreront dans le cadre d'une association semi-officielle. Pour son président, Min Dahong, la mairie de Pékin ne fait qu'officialiser une pratique courante : «Les censeurs ont déjà une liste de gens venant d'organisations variées, a-t-il confié au quotidien de Hongkong South China Morning Post. Ils contrôlent les sites web pour la police et signalent immédiatement les contenus malsains.»

Depuis 2005, il existerait aussi un groupe de plusieurs millions d'internautes, surnommé le «Parti des 5 maos», rémunéré 5 centimes d'euro par commentaire pour prêcher la bonne parole gouvernementale sur Internet. Cela semble faire partie d'une stratégie : en janvier 2007, le président Hu Jintao avait appelé les chefs du Parti communiste chinois (PCC) à «étudier l'art de la gouvernance en ligne et à utiliser activement les nouvelles technologies pour accroître la force de la propagande pos