C’est désormais la guerre au sein même du régime. Une guerre impitoyable. Une guerre encore largement secrète mais que révèlent certains indices, comme l’arrestation samedi à Téhéran de Faezeh, la fille de l’ancien président Ali Akbar Hachémi Rafsandjani ; son fils, Mehdi, sur le point d’être capturé, aurait réussi à prendre la fuite. C’est donc une attaque en règle qui se dessine contre ce haut dignitaire du régime, personnalité intouchable et président de deux institutions clés de la révolution islamique. Si la faction dominante au sein du régime s’en prend à lui avec autant de violence, tout en le couvrant de compliments, ce n’est pas seulement parce que Rafsandjani, un hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite) conservateur, a financé la campagne du réformateur Moussavi. C’est d’abord parce qu’il orchestre une campagne souterraine dans les milieux religieux dans le but de sanctionner le Guide suprême, Ali Khamenei. Autrement dit, de l’acculer à la démission.
Légitimité. L'opération n'est pas facile. Le Guide est le chef des forces armées et de sécurité. Il nomme le président de l'institution judiciaire et, directement, six des douze membres du Conseil de surveillance de la Constitution, la clé de voûte du système et, indirectement, les six autres. Il incarne à ce point la légitimité théocratique que toute critique de sa personne peut conduire en prison. Un seul organe peut superviser son action et, en théorie, le révoquer, c'est l'Assemblée des