C’est un très mauvais coup pour le camp des contestataires : les Pasdaran, les Gardiens de la révolution, sont entrés hier dans l’arène en menaçant d’écraser toute nouvelle manifestation. Jusqu’à présent, les réformateurs espéraient la neutralité de ce corps d’élite, créé peu après la révolution de 1979 par l’ayatollah Khomeiny.
Les Pasdaran forment certes la garde prétorienne du régime, mais ils sont notoirement divisés. S’ils vouent en principe une fidélité absolue au Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei qui a la prérogative de les commander, une partie des officiers, dont ceux qui ont servi pendant la guerre Irak-Iran, sont présumés fidèles à Mir Hossein Moussavi. Ce dernier était en effet Premier ministre à cette époque, période la plus difficile pour la jeune république islamique.
Le communiqué, publié hier, ruine l'espoir des réformateurs : «Les Gardiens de la révolution, les bassidji [milice islamique dépendant des Gardiens, ndlr] et les autres forces de l'ordre et de sécurité sont prêts à mener une action décisive et révolutionnaire pour […] mettre un terme au complot et aux émeutes.» C'est la première fois que les Pasdaran lancent un tel avertissement. Il survient alors que Mir Hossein Moussavi a exhorté la police et l'armée à ne pas agir «de manière irréparable».
Sauvagerie. Jusqu'alors, c'était essentiellement les bassidji (les «volontaires») qui participaient, aux côtés de la police antiémeute