A peine quelques milliers de manifestants à Téhéran, hier. La répression sanglante des manifestations par le régime iranien a forcé les contestataires à trouver «de nouvelles formes de résistance», selon Azadeh Kian-Thiébaut, chercheuse à l'Unité de recherche sur le monde indo-iranien du CNRS. Libération.fr fait le point sur les difficultés rencontrées par les militants réformateurs, ainsi que sur les évolutions possibles de ce mouvement.
Une opposition affaiblie
L'Iran dispose d'un vaste réseau d'associations (28.000) au sein de la société civile, ainsi que d'un certain nombre de partis réformateurs. Mais actuellement, ces organisations ne sont pas assez fortes et structurées pour ancrer un mouvement de protestation durable. Quant aux syndicats, ils ont perdu de leur influence et portent essentiellement des revendications corporatistes. Comme l'explique le géographe du CNRS Bernard Hourcade, la mobilisation actuelle passe davantage par des «cercles d'amis, très populaires, des réseaux de solidarité de cinq, dix personnes. Ces clubs informels ne compensent pas l'action des syndicats, mais ils permettent de mobiliser des foules importantes pour les rassemblements».
Un leader de crise
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