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Libération

La peur fait reculer les manifestants

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Le candidat réformateur, Moussavi, est désormais menacé d’arrestation.
publié le 23 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 juin 2009 à 6h51)

Elle s'appelait Neda Soltan, étudiait la philosophie et était âgée de 27 ans. Elle a été tuée samedi de sang-froid, d'une balle en plein cœur, devant son père qu'elle accompagnait à une manifestation à Téhéran. Une vidéo la montre le visage couvert de sang et les yeux grands ouverts. D'où ce nouveau slogan des manifestants : «Elle est morte les yeux ouverts, honte à ceux qui vivent les yeux fermés.»

Riposte. Mais les violences de samedi, les arrestations massives à l'issue des affrontements - 457 personnes, selon la radio d'Etat citant la police -, les menaces d'une riposte «décisive et révolutionnaire» des Gardiens de la révolution si la contestation se poursuit (lire ci-contre), ont clairsemé les rangs des manifestants. Ils n'étaient, semble-t-il, qu'au nombre d'un millier, hier, à braver le pouvoir dans les rues de la capitale iranienne. Ils ont réussi à tenir trois heures avant d'être dispersés par la police et les bassidji (milices islamiques) qui ont appréhendé, selon des témoins cités par l'AFP, de 50 à 60 autres personnes. Selon Reporters sans frontières, 33 journalistes et cyberdissidents sont également incarcérés.

Dimanche soir, le candidat réformateur Mir Hossein Moussavi avait appelé ses partisans à maintenir le mouvement. «Protester contre les mensonges et la fraude [lors des élections, ndlr] est votre droit», pouvait-on sur son site web. C'est la première fois dans l'histoire de la république islamique