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Libération
TRIBUNE

Les futurs réfugiés du climat

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par Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’homme et Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie
publié le 23 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 23 juin 2009 à 6h52)

La mer monte. Inexorablement. Sous l’effet du réchauffement climatique, à l’origine notamment de la dilatation des océans, de la fonte des glaciers et des calottes glaciaires. D’ici à 2020 - 2050, l’humanité connaîtra pour la première fois dans son histoire le scénario de la submersion totale et de la disparition physique des Etats. Ils s’appellent Maldives, Tuvalu, Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Marshall, Kiribati, Etats fédérés de Micronésie… Quelle arche de Noé sauvera les centaines de millions de personnes qui peuplent les petites îles, côtes et deltas et qui sont menacées par les flots ? Comment réagir face à ces nouveaux réfugiés, ces apatrides climatiques, sans Etat ni statut ? Si nous n’agissons pas vite, si nous n’anticipons pas, le péril climatique peut conduire au non-respect du premier de leur droit : vivre.

D’après un rapport des Nations unies sur les désastres naturels, le risque mortel imputable aux inondations a augmenté de 13 % entre 1990 et 2007. En tête des pays exposés figurent le Bangladesh, la Chine, l’Inde… Quant aux sécheresses, elles seront plus nombreuses et intenses. La répartition de la ressource en eau sera progressivement plus injuste.

Les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont indispensables pour éviter à l’humanité tout entière d’atteindre le point de non-retour. Des politiques d’adaptation sont d’ores et déjà cruciales, maintenant et partout. Mais elles ne suffiront pas. Le problème au fond subsistera : nul barrage