Le bouclage des organisations politiques iraniennes dès l’annonce des résultats, les arrestations, les démonstrations de force des services sécuritaires, y compris en province, la mise en place de dispositifs isolant le ministère de l’Intérieur, la fermeture de sites, l’interruption de YouTube… montrent que le pouvoir avait anticipé de vives réactions devant des résultats peu crédibles. Déclarer, avant la fin du dépouillement, que Mahmoud Ahmadinejad avait gagné avec plus de 62 % des voix sur son rival Hossein Moussavi atteste que le sort des urnes était fixé par avance. En félicitant le vainqueur avant la validation du scrutin par le Conseil des gardiens, le guide Khamenei a précipitamment couvert l’opération de son autorité religieuse. Bien des symptômes indiquent une opération planifiée de longue date : un «coup» d’Etat, car il s’agit bien d’une confiscation du pouvoir.
Cette conquête fut initiée dès les municipales de 2003 puis aux législatives de 2004 : premier coup de force où le Conseil des gardiens de la Constitution écarta massivement les candidats réformateurs, enfin avec la victoire d'Ahmadinejad aux présidentielles de 2005. Les législatives de mars 2008 donnent la victoire aux conservateurs divisés en deux clans dont l'un, dit «pragmatique», animé par Ali Larijani, président du Parlement, conteste l'action d'Ahmadinejad. Le régime a tiré les leçons de l'échec retentissant de décembre 2006 lors de l'élection de l'Assemblée des experts qui a le pouvoir de renvoyer l