«On peut tout faire avec une baïonnette, disait Clemenceau, sauf s'asseoir dessus.» C'est ce bon sens que le Guide suprême iranien devrait aujourd'hui méditer car que peut-il faire de sa victoire ? En promettant, vendredi, un bain de sang à l'opposition iranienne, il l'a conduite à un recul. L'opposition a dû décommander les rassemblements auxquels elle avait appelé pour samedi mais, outre que des dizaines de milliers de personnes ne se sont, pourtant, pas laissé intimider, la contestation politique ne fait que s'élargir en Iran.
Bien que le Conseil des gardiens de la Constitution ait annoncé, hier, qu’il validerait les résultats proclamés, les deux candidats éliminés par la fraude, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, ne s’inclinent pas. Malgré l’injonction du Guide, ils persistent à demander l’annulation du scrutin et ne sont pas seuls à le faire. L’Association des religieux combattants, le mouvement des mollahs réformateurs, l’a également fait lundi, en même temps que le Parti de la participation islamique, celui de la majorité parlementaire qui soutenait l’ancien président Khatami, et que l’Organisation des moudjahidin de la révolution islamique, mouvement implanté dans les services de sécurité et au sein même des Gardiens de la révolution, l’armée du régime.
«Et alors ?», diront tous ceux qui croient s'en tenir aux faits. Si nombreuses que soient les contestations, si importantes et convergentes soient-elles, il n'en reste pas moins, diront-il