Le numéro 6 de la rue Porslinsgatan à Malmö abrite le siège de la police régionale de Skane. Le bâtiment est une enfilade de longs couloirs interminables, qui se ressemblent tous. L'unité de lutte contre la criminalité organisée se trouve quelque part, dans les étages. Son directeur, Henrik Malmqvist, refuse de dire où précisément. Il révèle seulement qu'elle travaille «à l'abri des regards, derrière des portes closes». Une question de sécurité, paraît-il. Truands et criminels en tout genre n'apprécieraient guère le regain d'intérêt dont ils font l'objet depuis l'automne 2006.
Et pour cause. L’an dernier, les enquêtes menées par l’unité, composée de représentants d’une dizaine d’administrations suédoises, ont abouti à 88 arrestations et 62 condamnations, pour un total de 188 000 couronnes d’amende (17 000 euros) et soixante-douze ans de prison. Ces résultats seraient tellement satisfaisants que le gouvernement de centre droit a décidé de créer des groupes similaires dans cinq régions de Suède, en plus de ceux qui existent déjà à Malmö, Göteborg et Stockholm. D’ici à l’été, 200 policiers supplémentaires y seront affectés.
«Intouchables». La clé du succès ? Une coopération quotidienne entre les services de police, le parquet, la douane, les garde-côtes, l'immigration, le fisc, les services de recouvrement, la sécurité sociale et la lutte contre la criminalité économique. «C'est ce qu'on appelle la méthode Al Capone», explique Mats Kirestam, cha