Quand la nouvelle de l'évasion de David Rohde, un journaliste du New York Times, et de son collègue afghan Tahir Ludin, détenus par des militants proches des talibans dans la province pakistanaise du Waziristan depuis plus de sept mois, est tombée vendredi après-midi, le public américain a sursauté. Un des reporters les plus émérites du pays, couronné de deux prix Pulitzer, kidnappé ? Personne ne l'en avait tenu informé. Dans les milieux journalistiques en revanche, c'était le soulagement. Près de 40 médias étaient au courant de la détention de l'un des leurs, mais ils ont tous choisi de respecter les consignes de discrétion demandées par le journal, le gouvernement américain, les proches de Rohde et même, à en croire le quotidien new-yorkais, les ravisseurs.
«David Rohde, 41 ans, un correspondant du New York Timesqui préparait un livre sur l'engagement américain en Afghanistan et qui a été kidnappé en Afghanistan le 10 novembre 2008, a échappé hier à ses ravisseurs avec Tahir Ludin, un reporter local qui était à ses côtés au moment de l'enlèvement», écrivait laconiquement vendredi le quotidien sur son site. La surprise affichée initialement par certains présentateurs de télévision a vite été supplantée par les témoignages de confrères, en particulier les correspondants en Afghanistan, affirmant avoir été au courant de l'enlèvement de Rohde et Ludin dès les premiers jours.
Rançon. Samedi, le correspondant d'ABC en Afghanistan, Nick S