Après avoir succédé à son père au poste de président de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, 32 ans, considéré comme l'homme lige de Vladimir Poutine, se verrait bien maintenant en chef suprême de tout le Caucase russe. En visite surprise hier à Magas, capitale de l'Ingouchie voisine dont le président a grièvement été blessé lundi dans un attentat, le jeune président, connu pour ses méthodes musclées, a juré de le venger à la manière des «traditions montagnardes» du Caucase.
«Nous allons enquêter à la manière des traditions montagnardes, et la vengeance pour Iounous-Bek Evkourov sera brutale», a déclaré Kadyrov. Cette perspective ruinerait la politique du président Evkourov, un modéré désireux de réconcilier une société fragmentée par les vendettas et de panser les blessures laissées par son prédécesseur, Mourat Ziazikov, un proche de Poutine démis cet automne.
Frontalière de la Tchétchénie, dont elle partage coutumes et religion, l'Ingouchie a été trois fois frappée en juin par des attentats contre de hautes personnalités. Fort de son image d'homme qui a restauré l'ordre en Tchétchénie, Ramzan Kadyrov s'est dit hier mandaté par le président Dmitri Medvedev pour diriger les opérations contre les «terroristes» en Ingouchie. «Je dirige personnellement ces opérations, je les supervise personnellement, je les contrôle», a déclaré Kadyrov. Il a toutefois démenti avoir l'intention de réunir les deux Républiques.
Son ingérence est rejetée par les Ingouch