«Au vu des renseignements indispensables pour mener à bien l'attentat de Karachi» et de «la manière» dont celui-ci a été perpétré, «j'ai immédiatement soupçonné que l'ISIpouvait être impliqué», explique un expert pakistanais des affaires de terrorisme, joint par Libération, et qui préfère rester anonyme.
L'ISI (Inter-services Intelligence, les services secrets), est une branche de l'armée pakistanaise qui a pour spécialité d'utiliser des radicaux islamistes pour commettre des attentats. Le dernier en date : un attentat-suicide contre l'ambassade d'Inde à Kaboul, en 2008, qui a fait 54 morts. Il a été officiellement attribué à l'ISI par l'Inde, l'Afghanistan - et officieusement par les Etats-Unis, qui ont fait savoir en janvier qu'ils détenaient des «preuves directes» de l'implication de l'ISI.
Pour cet expert, les raisons invoquées dans le dossier d'instruction de la Direction des constructions navales (DCN) - à savoir le non-versement de commissions promises à des militaires pakistanais dans le cadre de la vente de sous-marins français Agosta - paraissent toutefois peu plausibles. «Le domaine d'action de l'ISI, c'est le conflit avec l'Inde, et tout ce qui s'y rapporte de près ou de loin».
Performants. Reste qu'au moment de l'attentat de Karachi, la France venait d'entrer en négociation avec l'ennemi juré du Pakistan, l'Inde, pour lui fournir des sous-marins Scorpène, plus performants que les Agost