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Libération

Tandja s’arroge les pleins pouvoirs

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Niger. Le Président veut à tout prix accomplir un troisième mandat.
publié le 29 juin 2009 à 6h51
(mis à jour le 29 juin 2009 à 6h51)

Rien ne semble pouvoir arrêter le président Mamadou Tandja, au risque de provoquer une crise ouverte aux conséquences imprévisibles. Ni les arrêts de la Cour constitutionnelle, ni les pressions internationales, ni l'opposition quasi unanime, ni même les appels au sein de son propre camp. Vendredi soir, le chef de l'Etat du Niger s'est accordé des «pouvoirs exceptionnels», invoquant l'article 53 de la Constitution qui, lorsque «l'indépendance de la République est menacée», permet au chef de l'exécutif de gouverner par le biais d'ordonnances et de décrets.

Cette décision lui permet surtout de maintenir son projet de référendum sur la non-limitation des mandats présidentiels, prévu pour le 4 août. Censé quitter le pouvoir en décembre, l’ancien colonel souhaite accomplir un troisième mandat consécutif à la tête de ce pays du Sahel, l’un des plus déshérités de la planète, malgré ses ressources en uranium exploitées par Areva. Fin mai, il avait déjà dissous le Parlement, coupable lui aussi de s’opposer à ses desseins.

L'opposition a dénoncé, samedi, à Niamey, un «coup d'Etat», appelant l'armée à désobéir. Jusqu'à présent, celle-ci, en dépit d'une histoire nationale riche en coups d'Etat, a adopté une attitude de totale neutralité. Mamadou Tandja a veillé à lui donner des gages, prolongeant ainsi l'état d'urgence dans le nord du pays, où, durant de longs mois, les militaires ont dû batailler contre les rebelles touaregs, avant que ceux-ci ne décident de ren