La dream box («boîte à rêve») n'est pas le nom de la nouvelle console de jeu vidéo de Sony ou Nintendo, mais celui, étrange, donné à la chambre à gaz d'un refuge pour animaux, dans la banlieue de Tokyo, capable de tuer en un temps record (trois à quatre minutes) une dizaine de chiens abandonnés, leur collier encore autour du cou, au dioxyde de carbone. Dès que le gaz envahit la minuscule pièce aux parois métalliques, les chiens aboient, tremblent, avant de s'écrouler les uns sur les autres et de suffoquer. Peu après, ils sont brûlés en groupe, entre 600 et 900 °C. L'un des responsables du centre juge cette mise à mort «plus rapide». Un «progrès», dit-il.
Gazés. Chaque année, au Japon, entre 350 000 et 600 000 chiens et chats abandonnés, récupérés dans les rues de Tokyo et des grandes villes du pays par les services spécialisés (gouvernementaux pour la plupart), périssent ainsi, gazés, parfois euthanasiés, et incinérés. Soit plus d'un millier par jour. En 2006, «année basse», les refuges nippons ont récupéré 370 000 chiens et chats ; 20 000 ont été adoptés ou rendus à des propriétaires, les autres ont été éliminés. «Au Japon, diverses raisons poussent des maîtres à délaisser leur chien ou chat. Un déménagement [la plupart des mansions (résidences) interdisent chiens et chats dans les logements, ndlr], une séparation dans un couple, un chien qui aboie trop… Ceux qui habitent en province et ont un gros chien n'ont parfois aucun scr