LIBREVILLE (GABON), envoyé spécial
«Journaliste ? Vous êtes de France 24 ?» Au Gabon, la chaîne d'information continue est en train de combler le vide laissé par Radio France internationale (RFI), en grève depuis huit semaines. Y compris dans le rôle peu enviable du bouc émissaire. Les Gabonais, du moins les fidèles du régime, n'ont pas digéré que la mort d'Omar Bongo Ondimba soit annoncée, dans la soirée du 7 juin, par des médias français, avant même la confirmation officielle de son décès par les autorités de Libreville. «Il n'était pas mort, c'est vous qui l'avez achevé !» osent même certains. D'ordinaire, c'est sur RFI que pleuvent les reproches ou - plus rarement - les louanges.
«BBC». Orphelins de la «radio du monde» (l'un de ses slogans), une partie des auditeurs du continent africain - celui où RFI fait ses meilleurs scores - se tournent vers d'autres sources d'informations. Dans les grandes villes de l'Afrique francophone, France 24 marque ainsi des points, tout comme les radios concurrentes de la station française. En brousse, où les écrans sont très rares, pour ne pas dire inexistants, les concurrents de RFI trouvent d'autres palliatifs. «Un ami sénégalais m'a dit qu'il avait découvert la BBC en français et que ce n'était pas mal du tout…», s'inquiète un journaliste de la Maison ronde.
Qu'il se rassure. A Libreville, des auditeurs interrogés à la volée n'ont pas fait leur deuil de RFI, du moins pas e