Réfugié au Costa Rica, Manuel Zelaya, le président destitué du Honduras, cherchait hier à obtenir un soutien international pour être rétabli dans ses fonctions. Il en avait été démis dimanche par les militaires, sur ordre de la justice qui l’accusait de vouloir enfreindre l’ordre constitutionnel.
Y a-t-il eu un véritable coup d’Etat militaire au Honduras ?
La destitution par les forces armées du président élu, Manuel Zelaya a effectivement l'odeur des golpe («coup d'Etat») d'antan. A deux différences près : l'armée s'est bien gardée de réprimer les partisans du régime en place, et les militaires ont immédiatement remis le pouvoir aux civils. Hier, la désignation par les parlementaires de Roberto Micheletti - président du Congrès et vice-président du Parti libéral au pouvoir - comme président par intérim apparaît comme un garde-fou contre d'éventuelles velléités kakies.
Mais le prétexte du pronunciamiento militaire, ce rappel à l'ordre constitutionnel qui a si souvent justifié l'entrée en lice des forces armées dans la vie publique latino-américaine, reste d'actualité. En cherchant à passer outre la Constitution avec la tentative d'organiser, en marge des élections prévues en novembre, un référendum pour lui permettre de se représenter à la présidence (alors que l'article 239 le lui interdit) et en démettant le chef d'état-major des forces armées, Manuel Zelaya a incontestablement joué avec le feu. Elu sur un programme sécuritaire et économique ambitieux dans un pays aux prises avec les mafias liées au trafic de drogue