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Libération

A Gouda, la tentation nationaliste contre les jeunes «Marocains»

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Pays-Bas. Poussée sécuritaire sur fond d’agressions à répétition et d’intégration.
publié le 2 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 2 juillet 2009 à 6h51)

Gouda, petite ville de 100 000 habitants du centre des Pays-Bas, était connue jusqu'ici pour son fromage. Elle l'est aussi, depuis quelques mois, pour son «problème marocain». Face à la délinquance des jeunes d'origine marocaine, la municipalité a décidé, à la mi-juin, de dresser une liste de 650 récidivistes, vandales et cambrioleurs, sur laquelle figurent beaucoup de jeunes de moins de 12 ans, que la police de Gouda voudrait voir traduits en justice. Ce que les autorités refusent de faire. «Un enfant de moins de 12 ans ne voit pas les conséquences à long terme de ses actes», rappelle Hirsch Ballin, le ministre de la Justice.

Les projecteurs sont braqués depuis l’automne sur Oosterwei, concentré d’un malaise national. Ce quartier de Gouda ne compte pas plus de 2 000 habitants, à 63 % issus de l’immigration. Ses quelques rues proprettes alignent des immeubles de trois étages en briques rouges, avec balcons hérissés d’antennes paraboliques. Surnommé le «Petit Maroc», Oosterwei est peuplé pour moitié de Marocains, pour la plupart des paysans du Rif venus dans les années 60 pour travailler dans les usines textile.

Fléchette. Tout a commencé en septembre, avec une grève des chauffeurs de bus qui ont refusé de desservir le quartier, après y avoir été agressés à sept reprises en deux mois. Wim Cornelis, le maire travailliste, a d'abord dédramatisé, puis, après l'agression d'une équipe de télé, a demandé aux médias de ne plus aller à Oosterwei pour ne pas