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Libération

«Un vol en classe poubelle»

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publié le 2 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 2 juillet 2009 à 6h51)

Ce scénario, tous les immigrés comoriens le connaissent. En 2007, alors qu'ils rendaient visite à leur famille à Moroni, Mustapha Abdou-Raouf, sa femme et leurs trois enfants ont dû changer d'avion à Sanaa, au Yémen. Contraints de monter dans un Airbus A 310, le même que celui qui s'est abîmé en mer mardi, alors qu'ils avaient embarqué dans un A 330 à Roissy. «On a patienté plus de quatre heures à Sanaa, se souvient le père, consultant en informatique. Sans aucune indication en français, alors qu'on nous avait confisqué nos passeports. Ils nous ont finalement fait monter dans un de leurs "avions poubelles", interdits en Europe mais que Yemenia veut à tout prix rentabiliser.»

Là, c'est la consternation : «Aucune place n'était attribuée, les sièges étaient à peine vissés, bougeaient au décollage et ne comportaient pas de ceinture de sécurité. Sans compter que certains compartiments à bagages ne fermaient plus, que la climatisation ne fonctionnait pas et que les toilettes étaient bloquées.» Ces conditions de sécurité déplorables poussent Mustapha Abdou-Raouf à rejoindre l'association SOS Voyage aux Comores. Fondée en 2008, le collectif alerte à maintes reprises les autorités françaises et comoriennes sur la sécurité «lamentable» des vols, les tarifs «excessifs», les mauvais traitements que subissent les passagers. «Trois ou quatre fois par an, les avions de Yemenia doivent se poser juste après leur décollage pour cause de problèmes techniq