Cette première grande offensive de l’armée américaine depuis 2001 sera aussi le premier test pour la nouvelle stratégie régionale définie par la présidence Obama afin de stabiliser l’Afghanistan. Si elle s’est fixé le Helmand comme objectif, c’est parce que cette province du Sud-Est de l’Afghanistan est à la fois un fief des talibans, qui contrôlent la plupart des districts, la plus grande région productrice de pavot du monde et, enfin, un mauvais exemple, celui des échecs militaires répétés de l’Isaf (la force de l’Otan déployée en Afghanistan) à la contrôler au-delà de quelques jours. Cette fois, l’US Army entend non seulement nettoyer la région de ses insurgés mais la garder ensuite sous sa coupe et y reconstruire un embryon d’Etat. C’est donc essentiellement une opération américaine.
Renforts. L'administration Obama a obtenu du Pakistan qu'il déploie, de l'autre côté de la frontière, des unités «pour empêcher tout passage» d'insurgés. Dans ce but, le nouveau commandant des forces américaines, le général Stanley McChrystal, s'est entretenu à Rawalpindi, avec le chef d'état-major pakistanais, le général Ashfaq Kayani. Derrière cette opération se dessine, dès lors, la nouvelle approche américaine, baptisée d'un acronyme l'Afpak, telle qu'elle a été définie, le 27 mars, par Barack Obama. Celle-ci consiste d'abord à intensifier les opérations militaires grâce à l'arrivée de renforts : 17 000 hommes supplémentaires ont commencé à être affectés sur le t