Menu
Libération
TRIBUNE

Iran : le rideau tombe

Article réservé aux abonnés
par Hassan Makaremi, psychanalyste, chargé de mission à la Sorbonne, trésorier de la Ligue défense des droits de l'homme
publié le 3 juillet 2009 à 6h53
(mis à jour le 3 juillet 2009 à 6h53)

Les élections du 12 juin ont levé le rideau sur un coup d’Etat en mouvement. Il y a quatre ans, l’élection de Mahmoud Ahmadinejad a ouvert la voie vers la concentration de tous les leviers du pouvoir en Iran. Le Guide suprême, Ali Khamenei, avait déjà entre ses mains l’appareil sécuritaire, l’ensemble des forces armées et des milices, le pouvoir juridique et l’ensemble des médias, dont il nomme directement les dirigeants. Enfin, il a un pouvoir de filtrage des députés et des organes électifs : toutes les candidatures à des mandats d’élus sont obligatoirement validées par le Conseil des gardiens et les membres de ce dernier sont choisis par le Guide.

En 2005, le président élu Ahmadinejad est venu couronner la pyramide des réseaux d'anciens pasdaran (armée idéologique) et de basidji (milice), issus de la guerre contre l'Irak, comme une armée déjà bien installée qui cherchait une tête exécutive. Pendant ces quatre ans, le Guide suprême et le pouvoir présidentiel qui lui est désormais dévoué parachèvent ce qu'on peut sans conteste appeler un coup d'Etat, en procédant par étapes.

D'une part, le Conseil des gardiens a vidé le Parlement des voix protestataires, avec la non-validation d'une large majorité des candidatures réformistes lors des élections législatives de 2008. D'autre part, le Président a nommé des pasdaran à la tête des ministères, des préfectures et de la quasi-totalité des organisations importantes dans le pays, et leur a attribué les grands