La Birmanie s’est trouvée un modèle : la Corée du Nord. La coopération entre ces deux dictatures extrêmes et isolées, en butte aux sanctions internationales, n’a cessé de s’approfondir ces dernières années. La junte birmane fournit à Pyongyang des matières premières dont elle regorge, en échange d’armement, d’infrastructures militaires souterraines, de missiles et peut-être même de savoir-faire nucléaire.
En novembre, le numéro 3 birman, le général Thura Shwe Mann, a effectué une visite secrète en Corée. A l'issue d'une tournée dans une usine de missiles Scud D et E, et d'une promenade à travers un complexe souterrain dissimulant avions, tanks, missiles, armes chimiques et nucléaires, il a signé un mémorandum de coopération militaire. «Les dirigeants militaires birmans sont très inspirés par la manière dont la Corée du Nord tient en respect les Etats-Unis, en partie grâce à son programme nucléaire», explique Bertil Lintner, auteur d'un livre sur la Corée du Nord et ses voisins (1).
Le programme nucléaire birman remonte à 1956. Il a été suspendu en 1962, puis relancé en 2000 avec la signature d'un accord avec la Russie pour la construction d'un réacteur d'uranium à eau légère de 10 mégawatts. Un expert de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) reconnaît qu'un tel réacteur «peut donner du plutonium militaire», mais assure qu'il est «très difficile de l'extraire».«Nous avons inspecté pour la dernière fois la Birmanie en 2001, afin d'examiner son