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Libération

La Russie indifférente à l’obamania

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Influencée par les médias, l’élite du pays redoute les changements d’orientation de la nouvelle administration américaine.
publié le 6 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 juillet 2009 à 6h51)

La moitié des jeunes Moscovites de bonne famille perçoivent les Etats-Unis comme un ennemi de la Russie, alors qu’un quart seulement des adolescents défavorisés partagent ce point de vue. Selon les chercheurs de la Haute Ecole d’économie de Moscou, qui a réalisé cette étude quelques semaines avant la visite du président Obama en Russie, ce résultat surprenant s’explique par le fait que les adolescents venant de milieux privilégiés sont davantage bombardés par les médias que les enfants des rues. La presse russe est pratiquement la seule à avoir échappé à l’obamania qui a déferlé sur le monde depuis un an. Et Moscou est l’unique capitale à ne pas accueillir le président américain comme une icône voire un sauveur.

«Imprévisible». L'élite russe conserve une attitude ambiguë vis-à-vis de Barack Obama. Ce n'était pas son candidat lors des élections de l'an dernier, même si l'opinion publique lui était plus favorable qu'au candidat conservateur (35 % pour Obama, 14 % pour John McCain, selon un sondage de l'institut Levada réalisé au moment du scrutin). «Jusqu'au dernier jour, même les plus influents personnages du Kremlin n'ont pas cru que les Américains voteraient pour un Noir», relève le politologue Stanislav Belkovski, qui dirige à Moscou l'Institut de stratégie nationale. Obama reste pour Moscou un interlocuteur difficile. McCain lui semblait plus familier. Comme l'était Bush. La diplomatie américaine dirigée par Condoleezza Rice vivait dans un monde h