Inquiets de ne pas la voir arriver dans la capitale libanaise mercredi dernier, les amis et la famille de Clotilde Reiss ont alerté l’ambassade de France à Téhéran de sa disparition. La Française n’a pas pu prendre le vol Téhéran-Beyrouth comme prévu : elle a été retenue par les autorités à l’aéroport. Ce qu’elles lui reprochent : des photos de manifestations prises sur son téléphone portable et quelques mails envoyés à ses amis, dans lesquels elle raconte ce qu’elle a ressenti pendant le mouvement de protestation qui a suivi les élections en Iran. Cela a suffi pour que les autorités iraniennes l’accusent d’espionnage et la retiennent à la prison politique d’Evin, à Téhéran, depuis maintenant une semaine. Si des représentants de l’ambassade ont pu lui téléphoner à plusieurs reprises, sa famille n’a toujours pas pu lui parler.
Tout juste diplômée de l'Institut d'études politiques de Lille, Clotilde Reiss, 24 ans, a appris le persan, qu'elle parle presque couramment. Passionnée par l'Iran, elle y a effectué plusieurs voyages. «Enfant, Clotilde avait une nourrice iranienne qui lui a communiqué l'amour de ce pays et de cette langue», explique une amie. La jeune femme avait reçu une bourse pour enseigner le français en tant que lectrice à l'université d'Ispahan et vivait en Iran depuis cinq mois. «Elle était tellement heureuse de ce voyage et enthousiaste à l'idée d'enseigner à des Iraniens de son âge. Elle n'a rien d'une espionne, c'est une proie facile. Je voudrais