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Analyse

L’impossible autonomie des Ouïghours du Xinjiang

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Pour le régime chinois, cette région est d’un intérêt stratégique.
publié le 8 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 juillet 2009 à 6h51)

Territoire trois fois grand comme la France, le Xinjiang dispose de très importantes réserves de gaz et de pétrole qui représentent un enjeu stratégique majeur pour Pékin.

Qu’est-ce que le Xinjiang ?

C'est dans cette région que passait la route de la soie, voie commerciale ouverte vers le Ier siècle avant Jésus-Christ, entre le monde chinois et le monde méditerranéen. La région est un carrefour de civilisations, où se sont croisés l'islam, le bouddhisme, le nestorianisme, le manichéisme, au gré des caravanes traversant ces zones arides où étaient parlées des dizaines de langues. Au cœur de l'Asie centrale, ce Turkestan chinois fait partie de la civilisation turcophone qui relie, sur plus de 5 000 kilomètres, la Turquie à la Mongolie.

Les Chinois de souche (les Hans), qui ne constituaient que 6 % des habitants au moment de sa conquête par les armées communistes de Mao en 1949, représentent aujourd’hui 40 % de la population (19 millions d’habitants) de ladite «région autonome». Les huit millions de Ouïghours musulmans - 45 % de la population - vivent concentrés à l’extrême-ouest, autour de Kashgar, près de la frontière afghane et pakistanaise. L’implantation chinoise au Xinjiang est néanmoins très ancienne puisqu’un ambassadeur han qui passa en l’an 938 à Khotan, une ville du sud du Xinjiang, la décrit comme étant purement chinoise (1).

La Chine n’a toutefois exercé qu’un contrôle épisodique sur le Xinjiang, même après sa conquête par la dynastie mandch