L'ampleur des violences qui secouent Urumqi depuis ce week-end surprend. Plus de 150 morts et des dizaines de milliers de manifestants, selon les bilans officiels, 400 tués selon la leader de la diaspora ouïghoure, Rebiya Kadeer. Le Xinjiang avait rarement telle mobilisation. Dans les années 80, les conflits entre Ouïghours et Hans impliquaient tout au plus quelques centaines de personnes. Le président chinois Hu Jintao prend la situation très au sérieux, puisqu'il a décidé d'interrompre son voyage en Europe, alors qu'il devait participer au sommet du G8 en Italie puis effectuer un voyage d'Etat au Portugal.
Malgré les arrestations massives (1.400 personnes selon les autorités) et le déploiement des forces de sécurité, le cycle de violence ne semble pas s'arrêter à Urumqi. Comme le rapporte lemonde.fr, des véhicules blindés patrouillent dans la ville afin d'éviter un pogrom anti-ouïghour. Peuplée à 73% de Hans (l'ethnie majoritaire en Chine), la capitale du Xinjiang est encore marquée ce mercredi par des scènes d'affrontement. L'AFP fait ainsi état de représailles de Chinois hans, munis d'armes de fortune, à l'encontre d'Ouïgh