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Libération
EDITORIAL

Répression

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publié le 8 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 juillet 2009 à 6h51)

Il est des mots que les autorités chinoises n'emploient pratiquement jamais. Que l'agence Chine Nouvelle fasse état de «chaos», hier, pour décrire la situation dans les rues d'Urumqi donne la mesure de la gravité des émeutes qui secouent le Xinjiang depuis dimanche. Certes, la violence évoquée permet aussi de mieux justifier la répression. Mais, un peu plus d'un an après les troubles au Tibet, Pékin donne surtout l'impression d'avoir été débordé par les événements dans cette région autonome d'Asie centrale, au cœur de la route de la soie. L'affrontement politique entre les Ouïghours, turcophones musulmans aux velléités indépendantistes et le pouvoir central chinois est historique, depuis la mise sous tutelle opérée par Mao dès 1949. Majoritaires au Xinjiang, minoritaires en Chine, les Ouïghours sont l'objet d'un harcèlement constant de la part des forces de l'ordre. La discrimination est pratique courante, les médias sont contrôlés, les séparatistes emprisonnés et les richesses économiques concentrées aux seules mains des Hans, l'ethnie chinoise. Depuis le 11 septembre 2001 de surcroît, Pékin considère les Ouïghours comme de dangereux terroristes et a intensifié ses opérations de contrôle auprès de la population. L'année dernière, avant les Jeux Olympiques, Urumqi avait connu une reprise en main sécuritaire semblable à celle qui avait frappé Lhassa, sans que les médias occidentaux n'en fassent grand cas. Cette fois, la communauté internationale n'a pas d'excuse : el