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Libération

Un mur en armes entre ethnies

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Chine. A Urumqi, dans le Xinjiang, des soldats séparent les quartiers ouïghour et han.
publié le 9 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 9 juillet 2009 à 6h51)

Dans les larges avenues d'Urumqi bordées d'arbres et d'immeubles en béton, des milliers de soldats ont été déployés. Ils séparent physiquement les quartiers peuplés de Chinois ouïghours de ceux des Hans, l'ethnie majoritaire, pour les empêcher de s'affronter. Après les violentes émeutes anti-Hans de dimanche, le fossé entre les deux communautés est à présent matérialisé par un déploiement hermétique de troupes antiémeute de la Police armée populaire, en rang derrière leurs boucliers et leurs fusils d'assaut surmontés de baïonnettes. Ces hommes casqués, souvent très jeunes, sont placés en deux lignes sur les axes principaux, tournés d'un côté vers le quartier ouïghour de la ville et de l'autre vers le quartier han. La grande rue du Peuple, qui divise les deux mondes, est occupée par des véhicules blindés, des soldats en armes et des tireurs d'élite des forces spéciales de la police. Des hélicoptères de l'armée patrouillent très bas, et lâchent durant la journée des tracts de propagande signés du chef du Parti de la province, appelant poliment les civils hans à rentrer chez eux et à cesser leurs représailles dans les quartiers musulmans. Ces tracts insistent par ailleurs sur le rôle de mystérieuses «forces séparatistes étrangères» et de Rebiya Kadeer, leader autonomiste ouïghoure en exil (Libération d'hier), accusée de tous les maux.

«Assurer notre défense». Malgré ce déploiement impressionnant, des heurts violents ont éclaté hier encore, pou