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Portrait

Yudhoyono, le père «serein» de l’Indonésie

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Elections. Le Président a été reconduit à la tête de l’archipel avec près de 60 % des voix.
publié le 9 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 9 juillet 2009 à 6h51)

Il a sorti un troisième disque de bluettes en janvier. Mais ce n’est pas vraiment cet album à l’eau de rose qui lui vaut aujourd’hui une réélection de maréchal hier à la présidence de l’Indonésie. Avec entre 58 % et 61 % des voix selon les estimations des différents instituts de sondages, Susilo Bambang Yudhoyono, 59 ans, peut d’abord se targuer d’avoir mis fin aux longs mois de chaos qui ont suivi les trente-deux ans du règne autocratique de l’ex-général Suharto en 1998.

«Paternaliste». A la tête du plus grand pays musulman au monde depuis 2004, SBY, comme le nomment les Indonésiens, affiche des succès indéniables et un bilan honorable : croissance estimée entre 3 et 4 % cette année, malgré la crise financière mondiale ; réduction de la pauvreté après la période de récession en 1997 ; recul du péril terroriste islamiste ; diminution des tensions religieuses dans cette mosaïque culturelle de 17 500 îles et 234 millions d'habitants. L'Indonésie, même après les ravages meurtriers du tsunami en 2004 et du séisme de Yogyakarta en 2006, n'est plus aujourd'hui le grand malade de l'Asie du Sud-Est qu'elle était il y a une petite décennie. SBY a accompagné cette mutation, à défaut de réellement l'incarner.

Ce natif d'un village de Java-est reste un modéré par nature et un prudent par raison. «A ce niveau-là, il n'y en a aucun autre. Il a su diriger le pays et se maintenir à sa tête pendant cinq ans, juge la députée de Java-est, Nursyahbani Katjasungkana du P