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Libération

Xinjiang : une émeute, deux versions

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Chine. Pékin accuse des «éléments étrangers». Les témoignages disent autre chose.
publié le 10 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 juillet 2009 à 6h51)

Sous haute surveillance des forces de la police anti-émeutes, les rues d’Urumqi reprenaient vie, hier, après quatre jours de troubles violents entre Ouïghours musulmans et Hans, qui ont causé plus de 156 morts. La majorité des commerces ont rouvert, mais des milliers d’hommes en armes et des véhicules blindés sont toujours déployés sur les axes principaux. Dans les rues des quartiers ouïghours, des affichettes en mandarin et en ouïghour ont été placardées par la police appelant à la délation des fauteurs de troubles et menaçant toute personne qui aiderait des émeutiers cachés. Les autorités ont évoqué des sanctions très dures, notamment la peine de mort.

Ecoutes. Mais quatre jours après les faits, il est toujours difficile de savoir ce qui s'est réellement produit dimanche, et comment tout a basculé. La version officielle est celle d'une manifestation orchestrée par des forces «hostiles à l'unité de la nation», dirigées par le Congrès mondial ouïghour en exil de Rebiyah Kadeer, accusée d'être une «menteuse malfaisante». Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a répété hier qu'il s'agit bien d'émeutes «préméditées» et «dirigées» par des «éléments étrangers». Les preuves avancées sont des écoutes téléphoniques de Rebiya Kadeer, qui aurait téléphoné depuis les Etats-Unis à son petit frère au Xinjiang quelques jours avant les émeutes en disant : «La situation est mauvaise, quelque chose risque