Les ondes sismiques qui ébranlent encore L'Aquila auront - symboliquement - achevé le G8. Son 35e sommet, dans une caserne qui a servi de morgue il y a trois mois, a peut-être été le théâtre de son ultime souffle. C'est que le rotary-club des huit pays les plus riches de la planète a, une fois de plus, apporté la preuve sur un plateau doré de son anachronisme. En devisant - exemple -, entre soi le premier jour, sur le péril climatique. Et tentant, le jour d'après, d'embarquer les grands émergents dans des objectifs chiffrés et datés. Alors que le G8 campe dans une frilosité coupable depuis des années. Des années - aussi - que les pays du Sud attendent des flux financiers et des transferts de technologies propres… Sans rien voir venir.
Parler de (quasiment) tout, décider de (presque) rien, tout en donnant l'impression d'imprimer un cap à la planète : cette diagonale du flou a eu raison de ce directoire obsolète. Sorte de résidence barricadée pour 3e âge censée prendre le pouls des bouleversements d'un monde où les enjeux n'ont jamais été aussi mondialisés, le G8 a dû, à la faveur de la crise (venue de son sein), lâcher du lest. Accepter, enfin, une quasi-perestroïka : la tenue d'un G20. Pour preuve, l'intitulé officiel du sommet : G8 + 5 + 1 + 5. S'ouvrir donc par nécessité. En 2014, l'économie américaine pèsera moins de 20 % du PIB planétaire ; la Chine, l'Inde, le Brésil le quart.
«Une réunion datée», a convenu Obama. Suivant le sillage d'un axe