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REPORTAGE

Election sur mesure pour Sassou-Nguesso

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Congo. Fraude et opposants faibles à la présidentielle, dimanche.
Denis Sassou Nguesso et sa femme Antoinette en campagne le 10 juillet 2009 à Brazzavile. (© AFP Guy Gervais Kitina)
publié le 11 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 11 juillet 2009 à 6h51)

Il a l'air plutôt content de lui. Le visage hilare du président congolais Denis Sassou-Nguesso qui brigue un nouveau septennat dimanche est omniprésent dans Brazzaville, la capitale de ce pays d'Afrique centrale, depuis le début de la campagne électorale, fin juin. Sur des banderoles et des affiches géantes, d'innombrables tee-shirts, des pagnes, des téléphones portables, des véhicules 4 x 4 rutilants, des blocs-notes, des sacs plastiques : il est partout. Avec des slogans réjouissants comme on n'en fait plus : votons pour «l'homme de cœur»,«le bâtisseur infatigable» !

Force. Pour ses partisans, pas de doute : il sera réélu dès le premier tour de l'élection de dimanche. «Il nous a ramené la paix, il faut le remercier en votant pour lui», explique un de ses supporteurs. C'est pourtant par la force que "DSN" est arrivé au pouvoir en 1979 puis y est revenu en 1997, après avoir perdu la présidentielle de 1992 face à Pascal Lissouba. A Brazzaville, des immeubles portent encore les traces des trois guerres qui ont ravagé le pays au cours des années 90. La débauche de moyens de la campagne électorale du président sortant n'a pas séduit tout le monde, loin de là.

«C'est de l'humiliation dans un pays où les gens ont faim», critique, amer, un prof d'université. Bien que le Congo, qui compte 3,6 millions d'habitants, soit le quatrième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, 70 % de ses habitants continuent de vivre avec moins d'