Une semaine après, l'Inde se partage entre euphorie et indignation. Le 2 juillet (Libération du 3 juillet), les juges de la capitale indienne ont en effet décrété que la loi en vigueur sur l'homosexualité était anticonstitutionnelle et représentait une «violation des droits fondamentaux». Il aura tout de même fallu huit ans et demi à la Haute Cour de Delhi pour juger que l'homosexualité n'est pas un crime. Un verdict historique, qui renverse une législation vieille de… cent cinquante ans. Héritage de la colonisation britannique, l'article 377 du code pénal indien, rédigé en 1861, condamnait en effet «les relations charnelles contre-nature» de dix ans de prison, mettant ainsi l'homosexualité dans le même sac que la pédophilie, ou même la zoophilie. Une aberration, que les autorités refusaient cependant de modifier de peur de s'attirer les foudres des plus conservateurs.
«Nous déclarons que l'article 377, dans la mesure où il criminalise les actes sexuels consensuels entre adultes en privé, constitue une violation de […] la Constitution», ont déclaré les juges, face à une salle d'audience bondée. Dans l'assistance, beaucoup ont carrément pleuré de joie en entendant ces quelques mots. «Nous avons gagné le droit d'être des êtres humains !» commentait un jeune, euphorique. «Maintenant je peux le déclarer avec fierté : oui, je suis bisexuelle», lançait une autre étudiante.
Joie. Spontanément, les gays de la capit