Hier après-midi, deux hommes de l’ethnie ouïghoure armés de bâtons et de couteaux ont été abattus par balles, et un troisième blessé, par les forces spéciales chinoises près d’un hôpital d’Urumqi, la capitale du Xinjiang. Le quartier du grand bazar a ensuite été entièrement cerné par la police, et des centaines de Ouïghours dispersés.
Ces dernières victimes s’ajoutent au lourd bilan des violentes émeutes interethniques qui opposent la minorité ouïghoure aux Hans (Chinois de souche) à Urumqi depuis le 5 juillet. Selon les bilans officiels, trois fois plus de Hans (137) ont été tués que de Ouïghours (46).
Hier, la plupart des commerces ont rouvert et les transports publics fonctionnaient normalement. Mais la ville reste en proie à la terreur, alors que la traque aux «bandits séparatistes» bat son plein dans les quartiers ouïghours. Des check-points sont en place sur toutes les routes, et consigne est donnée d'emmener au poste quiconque est d'ethnie ouïghoure et ne peut justifier de son identité. Plus de deux mille membres de la communauté musulmane locale ont déjà été interpellés, souvent à domicile. Les Ouïghours sont devenus des suspects potentiels aux yeux des forces de l'ordre massivement déployées dans la ville. Les commerçants hans sont plus que méfiants à la vue de cette minorité. Les deux communautés qui se côtoyaient déjà sans se fréquenter avant les événements, s'évitent complètement à présent.
Radicalisation. Les Ouïghours se plaignent pour le