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Libération

Assassinat d’une militante des droits de l’homme en Tchétchénie

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Russie. Le cadavre de Natalia Estemirova a été retrouvé hier.
Natalia Estemirova à Grozny en Tchétchénie en 2004 (© AFP MEMORIAL)
publié le 16 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juillet 2009 à 6h51)

Lorsque l'avocat des droits de l'homme Stanislav Markelov a été tué le 19 janvier au centre de Moscou, elle avait dit : «C'est une déclaration de guerre.» Aujourd'hui, c'est elle, Natalia Estemirova, une militante plusieurs fois primée pour son infatigable action en faveur des disparus de Tchétchénie, qui se trouve à la place de la victime.

«Ténacité». Directrice de l'antenne de l'ONG Memorial à Grozny, la capitale tchétchène, elle a été enlevée tôt dans la matinée de mercredi, pour réapparaître morte dans l'après-midi dans une forêt d'Ingouchie. Selon des témoins, elle a été poussée dans une voiture blanche alors qu'elle quittait son domicile à 8 h 30 pour se rendre au travail. Son cadavre, selon l'agence russe Interfax, a été retrouvé près d'une autoroute, vers 16 h 30, dans une forêt proche de Nazran, la principale ville d'Ingouchie. Le corps portait des traces de balle à la tête et à la cage thoracique.

La communauté des militants des droits de l'homme pleure une collaboratrice d'un «immense courage» et d'«une grande ténacité», selon les mots d'Anne Le Huérou, chargée de mission de la FIDH. Mère de famille, âgée d'une cinquantaine d'années, Natacha Estemirova avait été professeure, puis journaliste, avant de devenir militante de Memorial lors de la seconde guerre de Tchétchénie en 1999.

«C'est elle qui avait révélé en 2002 le meurtre des civils brûlés vifs de Chatoï, une affaire qui, reprise par les écrits d'Anna Politkovskaïa