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Interview

«Barroso n’a pas été à la hauteur pendant la crise économique»

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Guy Verhofstadt, président de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe :
par Jean Quatremer, STRASBOURG (UE), envoyé spécial
publié le 16 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 juillet 2009 à 6h51)

Le Parlement européen votera «éventuellement» le 16 septembre l’investiture de José Manuel Durão Barroso, candidat des Vingt-Sept à un second mandat à la tête de la Commission. Seuls les conservateurs du PPE (Parti populaire européen), le premier groupe politique de l’Assemblée, le soutiennent sans réserve. Mais, faute de disposer d’une majorité absolue, ils doivent rallier les démocrates et libéraux de l’ADLE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) et une partie des socialistes. Ceux-ci, peu convaincus par le bilan de l’ex-Premier ministre portugais, exigent qu’il présente un «programme» dans lequel il s’engage à davantage réguler l’Union, lui qui pendant cinq ans s’est employé à la déréguler…

L'ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, qui préside désormais l'ADLE, explique à Libération pourquoi il refuse de donner un blanc-seing à Barroso.

Que pensez-vous du bilan de José Manuel Durão Barroso ?

Il n’est clairement pas satisfaisant, même si on peut mettre à son actif le paquet énergie-climat. Barroso n’a pas été à la hauteur pendant la crise financière et économique. Il aurait pu, par exemple, présenter un livre blanc au conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement proposant une stratégie globale et cohérente pour sortir de la crise, comme l’a fait Jacques Delors en 1993, lors de la précédente récession. Il n’a pas su élaborer une approche européenne des problèmes du secteur financier ou réagir aux difficultés de secteurs entiers de l’économie, comme l’automobile. Plus généralement, et je ne