Enlevés hier en Somalie, les deux otages français ont changé de mains dès la nuit dernière. Selon des sources locales, ils sont désormais aux mains du groupe islamiste radical Hizbul al-Islam, qui les a également fait changer de lieu de captivité à Mogadiscio. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, car il est plus facile de négocier avec des groupes de bandits, avides d’argent, qu’avec des organisations radicales, engagées dans une lutte armée politique.
Hizbul al-Islam est l’organisation de cheikh Dahir Aweys, l’ancien dirigeant de l’Union des tribunaux islamiques - que l’on a pu comparer aux talibans afghans. Ces groupes avaient pris le contrôle de Mogadiscio en juin 2006, avant d’en être chassés par l’armée éthiopienne en décembre de la même année. Cheikh Dahir Aweys est revenu dans la capitale, il y a quelques mois, pour combattre son ancien allié, Sharif Cheikh Ahmed, élu président du gouvernement fédéral de transition en décembre 2008.
Kilomètre quatre. Mardi, le premier groupe de ravisseurs a réussi un coup audacieux, le premier de ce type dans la longue série des kidnappings en Somalie. Venus en uniformes dans un véhicule du gouvernement, ils ont pu s'emparer des deux Français en un clin d'œil, dans leur hôtel, situé à un carrefour très fréquenté, appelé «kilomètre quatre». La zone est surveillée en permanence par des détachements militaires de l'Amisom, la Mission de l'Union africaine en Somalie, positionnés dans les immeubles alentour.
Les ravisse