On l'appelle la perle des îles d'Or et, sitôt franchi le débarcadère, le chant des cigales est si intense qu'il semble amplifié. Elle fut, au XIXe siècle, après force déprédations turques, espagnoles, anglaises, le gage d'amour d'un Belge enrichi au Mexique à son épousée.
Porquerolles, propriété de l'Etat français depuis 1971 et classée, abrite 340 privilégiés à l'année, plus les estivants, rares, vu l'offre d'accueil restreinte sur cette langue de terre méditerranéenne sans voiture. Elle est aussi au mois de juillet, durant une semaine, l'écrin du festival Jazz à Porquerolles, qui, du haut du fort Sainte-Agathe et de sa «salle» à ciel ouvert, joue la carte de l'originalité à l'écart. Une politique assumée par Frank Cassenti et Samuel Thiebaut, rassemblés au cinéma l'Arlequin par l'idée d'un festival sur l'île. Samuel Thiebaut, qui y a des attaches familiales, est emballé. Avec sa jauge de 500 places maximum, «c'est comme un club en plein air, dit-il, ce qui nous permet de rester hors réseau, de ne pas tomber dans la surenchère subie par d'autres structures à vocation exponentielle».
Titans. Jazz à Porquerolles est une affaire de jazzmen, puisque depuis sa création en 2002, Archie Shepp, présent devant un parterre clairsemé dès le premier concert, en est président d'honneur, et Aldo Romano parrain. Le saxophoniste afro-américain, ici comme chez lui, revient chaque année. «C'est pour moi, chaque fois, une expérience nouvelle, av