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Libération

«Ces types ont été dressés pour tuer»

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Les Téhéranais sont face à une répression violente et souvent aveugle.
par Mario Granelli, Téhéran, correspondance
publié le 18 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 juillet 2009 à 6h51)

Téhéran. Deux morts, deux de plus sur la liste déjà longue des victimes d’une répression qui ne fait que commencer. Merschad*, jeune professeur des écoles, laisse tomber la nouvelle comme une larme. « Qu’est-ce que cela aurait été s’ils avaient reçu l’ordre de tuer ? » Bravant l’interdiction de se rassembler décrétée par les autorités, une dizaine de milliers de Téhéranis avait décidé de commémorer, le 9 juillet, le dixième anniversaire d’un massacre qui avait coûté la vie à une quinzaine d’étudiants sur le campus de la capitale.

« Ils (ndlr les basidjis) cherchaient clairement à arrêter le plus de monde possible. » Firouzeh, jeune ingénieure en informatique, est rentrée de la manifestation bouleversée. A peine a-t-elle refermé la porte de sa maison, dans le centre de Téhéran, et tourné le verrou qu’une horde de basidjis à moto déboule dans la rue, surexcités, matraque à la main. « Ils pourchassent les manifestants. Déconnectez les ordinateurs »

La terreur se lit dans ses yeux. De fait, instantanément, les réseaux de téléphonie mobile ne transmettent plus aucune communication. Firouzeh reprend son souffle, conteste les informations officielles sur la faible mobilisation. « La place Enquelab était comble, Ferdosi aussi et les rues adjacentes bondées. Quand ils ont commencé à charger, nous nous sommes repliés vers le nord, par l’avenue Valiasr. Les automobilistes ont tenté de protéger notre fuite en bloquant la circulation et en klaxonnant. Les basidjis se sont attaqués aux voit