C’est la première région mexicaine où le président Felipe Calderón avait envoyé l’armée pour lutter contre les cartels de la drogue, en janvier 2007. Or, en deux ans et demi, malgré la présence des chars et des hélicoptères d’assaut, l’emprise des narcotrafiquants s’est inexorablement étendue sur le Michoacán. Cet Etat du centre du Mexique est aujourd’hui mis à feu et à sang par le cartel de La Familia, qui s’en est pris avec une férocité extraordinaire à la police fédérale : pas moins de seize agents massacrés en quatre jours, en guise de riposte à l’arrestation de l’un des chefs de l’organisation Arnaldo Rueda.
Vendredi, malgré l'échec de sa stratégie exclusivement policière et militaire contre le crime organisé - un parti pris critiqué de manière presque unanime par la classe politique - le gouvernement a ordonné l'envoi immédiat au Michoacán d'un renfort de 1 500 policiers et 4 000 soldats qui seront déployés «par mer, par terre et par air» pour contenir les actions violentes des narcos. Sur place, les autorités diffusent des messages appelant la population à dénoncer de manière anonyme les membres de La Familia.
Corps empilés. Quinze attaques contre les forces de l'ordre en quelques heures, le 11 juillet, et douze policiers fédéraux assassinés en un seul jour le lendemain, leurs corps empilés au bord d'une route : un palmarès terrifiant pour un cartel qui n'est apparu qu'en 2005 et qui reste relativement méconnu. Il est à peine question de La Fam