Quelques minutes à peine après l'annonce de sa victoire au premier tour, Mohamed ould Abdel Aziz se présentait devant les journalistes pour une première conférence de presse. Un geste plutôt surprenant de la part de celui qui, durant les onze derniers mois, s'est fait discret dans les médias. «C'est un bon signe s'il commence par nous, cela veut peut-être dire que l'on va pouvoir travailler dans la sérénité», remarquait un cameraman mauritanien. S'il se plie au jeu, on sent que l'exercice l'agace. En raison d'un défaut de sonorisation, il tend l'oreille pour entendre les questions, privilégie les réponses courtes. En trois quarts d'heure, l'affaire est conclue. «Ce n'est pas un homme qui perd son temps à se regarder dans les yeux des journalistes, c'est un homme d'action», explique un proche.
Coulisse. Arrivé en politique sur le tard, Abdel Aziz, 53 ans, est avant tout un militaire à l'ascension fulgurante. «Au cours des dix dernières années, c'est lui qui a fait et défait les différents pouvoirs», résume un analyste. Patron du bataillon de la sécurité présidentielle sous Maaouiya ould Taya, il déjouera le putsch de 2003 avant d'œuvrer en coulisse deux ans plus tard pour fait chuter son mentor. Promu général par le président Sidi ould Cheikh Abdallahi, c'est encore lui qui le renversera en août 2008. «Je ne pense pas qu'il aime le pouvoir pour le pouvoir, tempère un ami. C'est un homme honnête, simplement révolté par l'