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Libération
TRIBUNE

La politique méditerranéenne patauge

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publié le 23 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 23 juillet 2009 à 6h52)

Le président Nicolas Sarkozy a eu raison, dès son entrée en fonction, de poser la question de l’avenir des relations euroméditerranéennes. Il a lancé, pour des raisons avouables (accroissement des inégalités commerciales et économiques entre les deux rives) ou inavouables (aménagement d’un espace géo-économique pour y loger la Turquie dont il ne veut pas en Europe), l’idée d’une Union pour la Méditerranée alliée et associée à l’Europe de façon originale, c’est-à-dire sans aller jusqu’à l’intégration.

On sait les avatars que la France a eu à surmonter pour faire entendre cette idée : méfiance légitime de l’Espagne, surprise de n’avoir pas été consultée sur un sujet qu’elle portait depuis les accords de Barcelone (1995) ; défiance de l’Italie qui n’a jamais apprécié que d’autres fassent en Méditerranée ce qu’elle est incapable de faire elle-même ; opposition franche de l’Allemagne, qui préfère financer, et cela coûte cher, l’intégration des pays de l’Est. Bref, géopolitiquement et financièrement, l’affaire se présentait assez mal. Plus grave encore : le projet français était mal conçu, sans véritable structure stratégique, et apparaissait plus comme une idée généreuse que comme un programme élaboré. Finalement, l’idée a été retenue, mais totalement réinvestie dans la dynamique européenne sous surveillance allemande : création d’une coprésidence euroméditerranéenne, fixation du siège du secrétariat à Barcelone (excellente décision) et une déclaration de bonnes intentions lors de