Al'Université libre d'Amsterdam, c'est un étudiant parmi tant d'autres, en cours intensif de néerlandais. Quand il dit connaître Cécilia Sarkozy, à la cafétéria de la fac, ses camarades ont du mal à le croire. Il le prouve, photos à l'appui… Ashraf el-Hojouj, médecin palestinien emprisonné plus de huit ans en Libye avec cinq infirmières bulgares, a bien été libéré le 24 juillet 2007 avec l'aide de l'ex-première dame de France. Deux ans plus tard, cet homme de 39 ans aux cheveux gris n'a pas recommencé sa vie. «Je n'ai pas d'endroit, pas de travail, pas de revenus, dit-il. Je ne suis personne.»
Pour renouer les fils de sa vie, il cherche à être enfin médecin. Il veut terminer ses études, interrompues en Libye à un mois de la fin de son diplôme de généraliste. En janvier 1999, il était arrêté et accusé, ainsi que cinq infirmières bulgares, d’avoir infecté avec le virus du sida des enfants libyens d’un hôpital de Benghazi où il avait fait deux mois d’internat. En parler le retourne encore, visiblement. Accusé, torturé, condamné à mort en 2004, il a aussi souffert du sort fait à sa famille après son arrestation.
Son père, un professeur de maths palestinien qui a quitté l'Egypte pour la Libye en 1972, a été mordu par un chien de la police dans la rue. Sa mère, enseignante, a été battue par un collègue à son travail. Ses sœurs ont été expulsées de leur université et menacées de mort. «Mon père a tapé à toutes les portes, raconte-t-il. Il s'est fait jet