Les enquêteurs qui le poursuivent depuis 2003 savent que c’est une anguille. Noordin Mohammad Top, le suspect numéro 1 des attentats de Jakarta qui ont tué 9 personnes et blessé 53 autres, le 17 juillet, leur a échappé à de nombreuses reprises. Tour à tour, ce Malaisien de bientôt 41 ans a été repéré déguisé en mendiant, en businessman, en universitaire. Il a été aperçu avec une barbe, des lunettes et un chapelet de surnoms à faire paniquer les services de police, sans jamais être attrapé.
Une semaine seulement avant le double attentat de Jakarta, la police a mené un raid dans une maison appartenant à son beau-père à Cilacap (centre de Java). Si les responsables de l'antiterrorisme, cités par le quotidien singapourien The Straits Times, n'ont pas mis la main sur le terroriste le plus recherché d'Asie du Sud-Est, ils ne sont pas repartis bredouille pour autant. Du matériel explosif, similaire à la bombe retrouvée à l'hôtel Marriott le 17 juillet, a été saisi. Le nom de Noordin Mohammad Top revient dans toutes les enquêtes de police. Le fugitif mine les efforts et les moyens considérables déployés par l'Indonésie qui était parvenue, ces derniers mois, à faire oublier le péril terroriste sur son sol.
«Antécédents». Depuis 2002 et le premier attentat très meurtrier à Bali (202 morts), les attaques dans l'archipel ont tué près de 250 personnes. «Le groupe de Noordin est le seul à avoir des antécédents pour ce genre de violence», selon une analyse