Aux Pays-Bas, on en parle comme du plus beau salaud qui soit. C'est un bon père de famille qui ouvre sa porte, dans une maison jaune d'un quartier chic d'Amsterdam, près du Vondelpark. Raymond Van de Klundert, raccourci en Ray Kluun sur ses livres, offre un sandwich et fait le thé, autour de la table familiale, avec compagne et bébé. Son premier roman, En plein cœur, aurait pu s'intituler Confessions d'un dragueur. Il raconte comment il a allègrement trompé sa femme pendant qu'elle se mourait d'un cancer du sein, à 36 ans. Une maladie sans espoir face à laquelle elle a choisi l'euthanasie (légale en ce pays) dans cette même maison jaune du Vondelpark. Les soixante dernières pages, «les plus autobiographiques» selon l'auteur, ont fait pleurer dans les chaumières. Record de ventes aux Pays-Bas : 800 000 exemplaires vendus à ce jour. «L'histoire d'amour la plus honnête que vous ayez jamais lue.» Avec ce sous-titre racoleur, «Love Life», la traduction anglaise a, elle aussi, cartonné. Le livre s'est écoulé à 600 000 exemplaires en Europe. Au pays où la télé-réalité a été inventée, Kluun excelle, dans un genre littéraire qui n'en est pas très éloigné. Son éditeur en France, les Presses de la Cité, a publié cette année la Fille aux neuf perruques de la Néerlandaise Sophie Van der Stap, autre récit autobiographique sur le cancer. Martin Bril, un chroniqueur atteint de la même maladie, a écrit Ma vie de chien, carnet de bord de son animal
portrait
Brut de déballage
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par Sabine Cessou
publié le 27 juillet 2009 à 6h52
(mis à jour le 27 juillet 2009 à 6h52)
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