Quand un haut religieux iranien veut signifier son désaccord avec le régime islamique, soit il se refuse à prononcer le prêche de la prière du vendredi, soit il ferme son séminaire, soit il dépose son turban. Son turban, le grand ayatollah Montazeri, qui fut jusqu'en 1988 le «dauphin» de l'imam Khomeiny, ne le porte plus depuis longtemps. Jusqu'à présent, celui qui demeure la plus haute autorité spirituelle des chiites iraniens était quasiment le seul mojtahed à contester ouvertement le pouvoir iranien, ce qui lui avait valu d'être placé en résidence surveillée dans la ville sainte de Qom. Mais la réélection, au prix d'une fraude massive du président Mahmoud Ahmadinejad, a jeté le trouble dans le clergé chiite. Bien sûr, les ayatollahs et grands ayatollahs de Qom et de Macched, l'autre grande cité sainte, restent prudents, voire peureux. Il demeure que l'establishment chiite traverse une crise sans précédent au point de laisser apparaître ses divisions.
Fraudes. La fitna (discorde religieuse), que Khomeiny estimait comme l'un des pires maux de l'islam, est désormais au cœur de la République islamique. C'est le discours de l'hodjatoleslam (religieux de rang intermédiaire) Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, le 17 juillet, lors du prêche du vendredi à l'université de Téhéran, qui a montré l'ampleur de la lutte plutôt secrète que se livrent désormais les religieux. L'ancien président iranien, qui occupe la présidence de deux institutions cl