Dans le quartier populaire d’Highfield, à Harare, les habitants se sont mis à croire à des lendemains qui chantent quand ils ont vu débarquer … des tuyaux d’égout. Depuis que le chef de l’opposition Morgan Tsvangirai est devenu Premier ministre du président Robert Mugabe, en février dernier, les Zimbabwéens espèrent, sans trop y croire, au changement, après neuf années d’effondrement de leur pays.
Il y a un mois, la municipalité a commencé à rénover les égouts, bouchés et percés, faute d'entretien. A Highfield, les fossés sont envahis par les eaux putrides, même pendant l'hiver austral sec. «Ce sont les rivières de Mugabe !», ironise Maxwell Katsande, un élu local du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, le parti de Tsvangirai). Il craint un retour de l'épidémie de cholera, qui a fait 4 100 morts, l'été dernier. Les poubelles ne sont toujours pas ramassées, les coupures d'eau et d'électricité restent quotidiennes, mais les écoles ont rouvert et la clinique reçoit à nouveau des médicaments.
Tuée par une inflation démentielle (235 millions de %), la monnaie locale a été sabordée en avril. Comme par enchantement, la dollarisation de l’économie a mis fin à l’inflation, aux pénuries, au marché noir et aux escroqueries sur le change pratiquées par la Banque centrale, qui détroussait les comptes en devises des entreprises.
Désormais, tous les fonctionnaires reçoivent 100 dollars US par mois. C'est insuffisant, mais néanmoins un progrès. «Maintenant, au m