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Libération

L’œil de Moscou sur le courrier

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Censure . Les services secrets russes pourront ouvrir tous les plis sans mandat judiciaire.
publié le 28 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 28 juillet 2009 à 6h51)

A l’heure d’Internet et du téléphone portable, c’est une censure digne des temps anciens qui fait son retour en Russie. Les «cabinets noirs», où les agents de la police secrète - puis du KGB - ouvraient en toute discrétion le courrier des sujets de l’Empire pour débusquer les opposants au régime, viennent en effet d’être remis au goût du jour.

En vertu d'un décret du ministère des Communications, entré en vigueur le 21 juillet, les bureaux de poste devront mettre à la disposition de pas moins de huit «structures de forces», dont les services secrets du FSB, la police ou les douanes, des pièces isolées et spécialement aménagées, où ils auront accès au courrier et aux bases de données postales. Le tout, sur simple demande d'une de ces structures et qui plus est aux frais de la poste russe.

Des défenseurs des droits de l'homme, dont la présidente du groupe Helsinki, Lioudmila Alexeïeva, ont envoyé un courrier au ministre de la Justice demandant l'annulation du décret et menaçant de porter plainte devant la Cour constitutionnelle. En vertu de ce texte, les agents du FSB ou de la police ne seront pas tenus de présenter un mandat judiciaire aux employés de la poste pour pouvoir ouvrir une lettre ou un colis. Le ministère s'est défendu en affirmant qu'il ne s'agissait là que d'un «document technique»la mention de «la nécessité d'une décision de justice n'est pas requise», ledit texte se référant à une loi qui, elle, comporte déjà cette mention