Dès que l'on quitte la route principale, le mince ruban d'asphalte devient crevasses, puis boue. Au village de Cojusna, à vingt-cinq kilomètres seulement à l'ouest de la capitale moldave, Chisinau, et à une trentaine de kilomètres des frontières de l'Union européenne, la misère est partout. «Chaque jour est pire que le précédent, résume Lena, 37 ans, devant sa petite maison qui aurait bien besoin de réparations. Nous n'avons même pas d'eau pour cultiver un potager, explique cette mère de famille, montrant son jardin en friche. Le puits est loin et on n'a pas le droit d'y prendre l'eau pour les cultures.» Tout autour du village, les coteaux qui faisaient jadis de la Moldavie la fameuse «grappe de raisin» sur les cartes de l'Union soviétique sont aussi à l'abandon. Le gaz a bien fait son apparition à Cojusna ces dernières années, mais seules quelques familles, celles parties travailler à l'étranger, ont de quoi se payer ce luxe.
Avec son mari et leurs deux petites filles de 5 et 2 ans, Lena a fait le choix de rester au pays. «Mon mari est trop jaloux pour partir, explique-t-elle. Alors nous devons vivre avec son seul salaire de chauffeur, 2 500 lei par mois [170 euros, ndlr]. Rien qu'en médicaments, pour les enfants et pour nous, nous en avons souvent pour 500 lei chaque mois. L'hiver, nous devons choisir entre manger ou acheter du bois pour se chauffer.»
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