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Libération

Pékin réduit au silence les «avocats civiques»

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Chine . Un cabinet spécialisé dans les droits de l’homme fermé.
publié le 29 juillet 2009 à 6h51
(mis à jour le 29 juillet 2009 à 6h51)

C’est un coup très dur porté à la société civile chinoise. Le principal centre d’aide légale aux victimes de violations des droits de l’homme vient d’être fermé par les autorités. A Pékin, l’Open Constitution Initiative (Gongmeng) regroupait des avocats, des juristes, des universitaires prônant l’application stricte de la loi, dans tous les domaines, ce qui est loin d’être évident dans un pays connu pour l’opacité de ses institutions.

Quelques jours avant, une cinquantaine de ces «avocats des droits civiques» avaient vu leur licence révoquée. Ils sont désormais interdits de plaider. Ces dernières années, les membres de Gongmeng s’étaient illustrés, en s’occupant de cas jugés trop sensibles par d’autres. Ils ont défendu pétitionnaires paysans, pratiquants de cultes interdits, victimes de la corruption locale. Ou encore un activiste aveugle ayant dénoncé les avortements forcés dus à la politique de l’enfant unique, des parents de certains des 300 000 enfants intoxiqués dans l’affaire du lait frelaté, des moines tibétains accusés de cacher des armes…

Ordinateurs. Le 12 juillet, une vingtaine de fonctionnaires des affaires civiles et des policiers ont fait irruption sans prévenir dans les locaux, et ont saisi ordinateurs, archives et meubles. Un des avocats, Li Jingsong, est sous le choc : «Nous avons comme principe d'appliquer strictement la loi pour mettre en lumière les zones d'ombre du pays, et aider à améliorer son fonctionnement. Tout le monde a droit à